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GRANDCLAPIER, un roman de l’Ancien Temps

grandclapierDessinateur, commissaire d’exposition, réalisateur : on l’a déjà dit dans nos colonnes, Joann Sfar est un touche à tout qui a sans cesse besoin de se lancer de nouveaux défis. Il s’est d’ailleurs récemment lancé dans la chronique radiophonique, sur France Inter, avec “Vous voyez le tableau” et “A bicyclette”. L’an dernier, il a sorti, avec “L’éternel” (paru chez Albin Michel), son premier roman sans images. Que l’on n’avait pas lu. Du coup, la sortie de “Grandclapier”, il y a quelques semaines, chez Gallimard nous donnait une seconde occasion de découvrir cette autre facette de son talent ! Et une conclusion s’impose : peu importe le média choisi, on retrouve la patte, très personnelle, de Sfar, mélange d’érudition, d’humour, d’inventivité, de romantisme et d’imprévisible !

Car “Grandclapier” (en fait une émanation de sa bd “L’Ancien Temps”) ne déroge pas à la règle. Sfar y conte les aventures d’un Ogre, Grandclapier, amoureux transi de la reine du royaume des Lascaris : il l’observe de loin (une habitude qui rappelle un autre héros de Sfar : Grand vampire), n’osant l’approcher car la trouvant trop belle pour lui. Mais quand le roi meurt, Grandclapier se met au service de la belle Mathilde en promettant de trouver une licorne afin d’éviter qu’elle ne se marie avec le Balafré, commandant des armées du Pape qui sème la terreur dans le pays de Nissa (on rappelle, à toutes fins utiles, que l’auteur est originaire de Nice…) pour imposer le culte du Dieu unique. En chemin, il rencontrera Cassian, l’apprenti sourcier ou Nathalie, la belle adolescente qui peut se transformer en renarde une fois par jour ; trucidera orques, nains et autres elfes et se fera un ami pour la vie : Brasque-le-Noir, au cœur brisé comme lui.

De l’heroic fantasy à la sauce Sfar : déjanté, violent (ça bastonne et décapite à tour de bras), drôle, critique (la religion en prend pour son grade !) et romantique. Une aventure truculente, complètement improbable, qui ne se prend jamais au sérieux, où les reines peuvent s’exprimer comme des charretiers et les ogres parler comme des philosophes ! Extrait : “Pour réagir, il fallait qu’il quitte l’ogresse. Dans la mesure où la plupart de ces créatures ne se laissaient pas facilement abandonner, ça se terminait en bagarre. Il fallait les égorger. Après quoi, Grandclapier se sentait coupable et triste”. Bref, c’est du rarement lu ailleurs et c’est, du coup, bien rafraîchissant.

(Roman – Gallimard)

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