ALBUM. On The Road, premier single, avait parfaitement rempli sa mission : son post-punk captivant et dansant, assez irrésistible, ne pouvait que nous donner envie de jeter une oreille au troisième album d’Habibi, qui voit les new-yorkaises poursuivre leur évolution. Sur Dreamachine, le groupe fondé par Rahill Jamalifard et Lenaya Lynch ajoute, en effet, à son garage-rock habituel et à son goût pour le psychédélisme (souvent teinté d’oriental : logique, Jamalifard a des origines iraniennes…) une touche disco-pop. On ne va pas se mentir : quand In My Dreams et ses synthés un peu kitschs succèdent à On The Road on est d’abord décontenancé. Mais au final, ce morceau, ainsi que My Moon, dans un registre assez proche, s’intègrent bien à l’univers d’Habibi. Des titres qui font office de respiration, voire de récréation, entre les plus garage Pov et Do You Want Me Now (excellent !) qui lorgne vers Sleater Kinney et les morceaux qui tirent vers un rock-psyché orientalisant comme les très inspirés Losing Control et Fairweather Friend. Visiblement les cinq d’Habibi ont des envies plurielles (on aurait pu citer Alone Tonight et sa fin jazzy avec son saxophone plutôt bien trouvé) et cela fait toute la singularité de leur univers, assez envoutant et métissé, que l’on vous invite à découvrir ou redécouvrir. Car les plus attentifs d’entre vous se souviennent peut-être que l’un des morceaux du groupe était au programme du numéro 16 du Bar.Rage…
(Kill Rock Stars)