ALBUM. Après des débuts prolifiques (un premier album sorti en 2021 puis un EP quasiment dans la foulée) et remarqués, on n’avait plus de nouvelles du groupe formé par Chris Spencer, le frontman d’Unsane et l’ex-Cop Shoot Cop Jim Coleman et on se demandait si le projet était encore d’actualité. Il s’avère en fait que le groupe a dû faire face au départ de sa section rythmique, Chris Pravdica et Phil Puleo préférant se consacrer à plein temps à Swans aux côtés de Gira. Une fois leurs remplaçants trouvés (E.C. Cooper, qui a notamment joué dans Kiss It Goodbye, à la basse et Jon Syverson, ex-membre de Daughters, à la batterie), Human Impact s’est attelé à la composition et à l’enregistrement d’un second album. Et avec un titre et une pochette aussi sombres, vous imaginez que la musique des new-yorkais n’a pas gagné en optimisme (bon, le monde ne tourne pas forcément plus rond depuis non plus…). On retrouve donc le noise-rock désenchanté et percutant du groupe mais dans une version plus directe et rentre-dedans, les morceaux plus lents, davantage accès sur les ambiances (à part peut-être Repeat, qui aurait, d’ailleurs, pu être sur le premier album), se faisant rares ici. Cela s’explique probablement par le fait que les deux « nouveaux » jouent également dans Unsane avec Spencer…A l’image des énergiques Disconnect, Collapse ou encore Lost All Trust, un pur bonheur auditif, qui clôt l’album, Gone Dark fonce donc souvent droit devant (une fois les intros signées Coleman passées, bien sûr…), avec un son plus brut (très proche du live, en fait) qu’auparavant. On y retrouve cependant ce qui fait toute la singularité du projet : les ponctuations électroniques flippantes et les claviers anxiogènes de Coleman, les guitares inspirées, plus agressives ici, de Spencer et sa rage que l‘on entend (il hurle davantage sur Gone Dark) sur tous les titres. Pour un résultat aussi bon, voire meilleur, que son prédécesseur, avec un paquet de morceaux tout simplement excellents (nos préférés : Collapse, Lost All Trust, Hold On, Repeat, Reform…on arrête là car on est partis pour citer tous les titres). Espérons que le groupe pourra, cette fois, faire une « vraie » (la précédente avait été interrompue parce que Coleman avait chopé le Covid…) tournée européenne pour le défendre sur scène…
(Ipecac records)
