BD. Cela fait longtemps que les membres de la Horde n’ont pu prendre du repos et jouir du confort d’une grande ville. Et pourtant, contrairement à ce qu’ils espèrent, ce n’est vraiment pas ce qui les attend à Alticcio. Très vite ils se rendent compte, en effet, qu’ils ne sont pas les bienvenus ; pire, l’Hexarque qui dirige la ville pour l’Hordre leur met des bâtons dans les roues et fait en sorte de retarder leur expédition en leur refusant de passer par les écluses pour rejoindre la porte d’Urle. Ce qui pourrait les obliger à attendre un an pour reprendre leur route. Impensable, bien sûr, pour Golgoth et les siens…
Ce tome 4 a mis un peu plus de temps que prévu pour sortir mais cela valait la peine d’attendre. Cet épisode, probablement le meilleur depuis le début, arrive à point nommé pour relancer encore un peu plus l’intérêt de la série alors que sa fin se profile (il ne devrait rester qu’un ou deux tomes). Graphiquement parlant, Henninot s’avère toujours aussi solide et inspiré pour donner vie à l’univers incroyablement inventif créé par Alain Damasio, se montrant aussi à l’aise pour mettre en images les scènes d’action (et il y en a beaucoup ici…), combat contre le vent ou conciliabules. Et côté scénario, Alticcio nous réserve bon nombre de révélations (concernant Caracole, notamment, qui joue un rôle prépondérant dans cet épisode) et de surprises, notamment à travers les doutes qui envahissent un Sov qui commence à se demander si la Horde, toujours condamnée à échouer (c’est la 34éme fois qu’une équipe essaie de rejoindre l’Extrême-Amont…), n’est pas une création politique des plus puissants pour laisser une lueur d’espoir aux petites gens qui subissent les caprices du vent au quotidien et, ainsi, les contrôler…
Un quatrième volet emballant, critique et très alerte qui offre, en prime, une joute oratoire (qui pourrait décider du destin de la Horde…) aussi inattendue que rafraîchissante dont Damasio a le secret…
(Série en 5 ou 6 tomes, 80 pages pour cet épisode 4 – Delcourt)