BD. Initialement parus entre 1996 et 2009 chez Casterman et Fluide Glacial, les 4 tomes de La Mort et Lao-Tseu viennent d’être réédités en intégrale au Lombard. Comme il se doit, l’éditeur y a ajouté un cahier graphique bonus et des histoires inédites. L’occasion de donner une seconde vie (elle est facile, c’est vrai…) à ce héros atypique créé par Boucq : la grande faucheuse. Qui se révèle être finalement une bonne vivante, qui aime faire des blagues, prend soin de son cochon domestique (qui croit être la réincarnation du philosophe chinois, d’où son nom…) et rend même service quand il le peut…Mais qui n’en oublie cependant pas sa fonction première : envoyer les vivants dans l’au-delà quand leur date de péremption est dépassée. Un métier moins facile qu’on ne le croit…Car beaucoup de gens refusent de partir, prétextant avoir encore des choses à faire…Et puis le burn out guette car il y a de plus en plus de vivants et donc de plus en plus de gens à mettre en bière…Sans parler du matériel (une faux…) qui n’est peut-être plus très adapté…
Des histoires courtes (qui vont d’un dessin unique à une dizaine de pages ; en noir et blanc dans les deux premiers tomes puis en couleurs dans les deux suivants) qui font, vous l’avez compris, la part belle à l’humour noir et qui permettent à Boucq d’aborder des sujets variés, plus ou moins légers, comme la vieillesse, la maladie ou l’importance de profiter de la vie mais aussi de la téléréalité, des départs en vacances ou de la sexualité tout en démontrant son talent pour les jeux de mots (régulièrement mortels, il faut l’avouer…). Sans parler, bien sûr, de son dessin, plein de vie et de dynamisme, que l’on connaît bien.
Une intégrale en grandes pompes (funèbres…), méritée, pour cette série délirante souvent drôle.
(Intégrale, 234 pages – Le Lombard)