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LA OU GISAIT LE CORPS (Brubaker/Phillips)

COMICS. Ed Brubaker avait toujours voulu imaginer un récit avec une carte en deuxième de couverture sur laquelle sont indiqués les différents endroits clés de l’intrigue. Comme les livres de poche des années 40 qu’il aime tant. Une carte sur laquelle on peut voir, par exemple, où se trouve la maison des Melville, et devant elle, là où gisait le corps. Celle de Palmer, juste à côté, ce qui fait que celui qui se faisait passer pour un flic n’avait qu’à franchir la grille qui les séparait pour rejoindre Toni pour des moments torrides. La pension de famille où squattaient punks et autres toxicos, dont Tommy et Karina qui venait de faire une fugue. La tente de Ranko, ce vétéran du Vietnam SDF à qui son psychologue, le docteur Melville (mais oui, le mari de Toni…), avait demandé de surveiller sa femme tout en lui prescrivant des psychotiques pour mieux le manipuler. Et, bien sûr, la maison de Lila, super-héroïne de 11 ans qui surveille le quartier, avec ses jumelles, d’autant mieux après le début des cambriolages…Alors il a imaginé Là où gisait le corps, roman noir astucieux qui est autant une enquête (on a quand même retrouvé un corps inanimé sur le trottoir…) pour découvrir qui est l’assassin qu’un portrait choral des habitants de Pelican Road. Pour la plupart des paumés et autres losers qui vivent dans une misère affective évidente et n’aimerait rien tant que trouver le grand amour. A la narration originale, chaque protagoniste venant apporter, à tour de rôle, plus de 30 ans après, son témoignage (forcément biaisé…) sur les faits s’étant déroulés à l’époque. Un récit qu’il a, bien entendu, confié, comme à son habitude, à son complice Sean Phillips qui livre ici une partition graphique aux petits oignons : dessin sombre (les aplats de noir sont très présents), découpage nerveux, cadrages parfois surprenants, le tout mis en couleur avec application par son fils Jacob. Un livre qui s’inscrit, clairement, dans un genre, le roman noir tout en jouant habilement avec ses codes et nous parle de destin, d’amour et de mélancolie. Du travail bien fait !

(Récit complet, 144 pages – Delcourt)

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