BD. Malgré son titre et sa couverture très ressemblante (même si, cette fois, le lecteur se trouve de l’autre côté, le bon, du revolver), ce nouveau récit du duo Zidrou/Oriol (les 2 hommes sont toujours inspirés lorsqu’ils se retrouvent) n’est pas la suite de La peau de l’ours. Mais il lui fait cependant écho, notamment dans les thèmes abordés: trahison, vengeance, amour (impossible). Et parce que l’intrigue se passe de nouveau dans l’univers de la mafia. Et que le nouveau parrain est Don Orso. “L’ours”…Surnommé ainsi parce que gamin il volait des pots de miel au-dessus de l’armoire de sa mère pour aller en manger à pleines mains, dans sa chambre…Un ours qui a recueilli Andréa, un garçon de 15 ans, après que ses sbires aient tué son père et violé sa mère, la poussant ainsi au suicide juste après. Protégeant ainsi année après année et apprenant toutes les ficelles du métier à celui qui pourrait se retourner contre lui, à tout moment, plus tard, s’il venait à apprendre la vérité sur la mort de ses parents…
Un second tome court et toujours aussi noir, comme un café serré. Il laisse d’ailleurs le même goût amère en bouche une fois le livre refermé…Comme les meilleurs maîtres torréfacteurs, Zidrou a ici sélectionné les meilleurs grains scénaristiques (à l’intrigue de base, inspirée par les tragédies grecques, le scénariste ajoute un jeu amoureux triangulaire aussi pervers qu’inattendu entre Andréa, Aurélio et Natalia, les 2 enfants d’ Orso) pour le plus grand plaisir des amateurs de nectar merveilleusement corsé. Servi ici, comme il se doit, dans un contenant à la hauteur : le dessin affirmé et personnel d’Oriol avec ce trait très spontané et expressif, charbonneux aussi, souvent rehaussé de couleurs vives. Le duo Zidrou/Oriol : what else ?
(Récit complet, 64 pages – Dargaud)