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L’ARMEE DES OMBRES (Morvan et Moynot, d’après Kessel)

BD. Jean-David Morvan est encore en plein dans sa « période » seconde guerre mondiale. Et pour cause, sa série, Madeleine résistante, sur la résistance et l’une de ses figures, Madeleine Riffaud, alias Reiner, est en cours, le tome 4 devant probablement sortir l’an prochain. Du coup, ses recherches, ses réflexions et, surtout, ses discussions avec Madeleine Riffaud le mènent sur d’autres figures de la résistance et d’autres pistes narratives. On n’est donc pas vraiment surpris de voir qu’il a travaillé à l’adaptation du mythique L’Armée des ombres de Joseph Kessel. Un livre marquant et singulier à plus d’un titre. Car il s’agit tout de même d’un récit célébrant la résistance française (c’est De Gaulle lui-même qui, face à la volonté de Kessel de s’engager dans la résistance, alors qu’il avait 45 ans, qui lui demanda de mettre sa plume au service de la France) contre l’envahisseur allemand lors de la seconde guerre mondiale alors que la guerre était encore en cours. Des extraits du livre furent d’ailleurs publiés à partir de juillet 43 et le roman lui-même parut en novembre 43 aux éditions Charlot à Alger. Cela dit bien son objectif : montrer le sacrifice et le courage des résistants pour rallier à eux beaucoup d’autres français afin de gagner cette guerre. Pour ne pas mettre en péril les résistants qui étaient à l’œuvre, Kessel a bien sûr changé lieux, noms et dates et a enchevêtré tout un tas d’événements, L’Armée des ombres prenant en fait la forme d’un kaléidoscope de toutes les résistances. Mais en les faisant vivre par le même groupe, celui de Gerbier, pour apporter une touche de romanesque et faire en sorte que les lecteurs s’identifient à lui. Un texte fort, au style magnifique par moments, que Morvan a parfaitement adapté d’un point de vue narratif, découpant les différents événements en courts chapitres incisifs. Un scénario superbement mis en images par Moynot, d’un trait sec et nerveux, comme pour un polar, idéalement mis en valeur par les couleurs de Lacou. Un très bel hommage à tous les résistants mais aussi, bien entendu, à Kessel, à qui l‘on doit, en plus de ce magnifique texte, le chant des partisans (qui est reproduit en deuxième et troisième de couverture), que d’Astier de la Vigerie lui avait demandé d’écrire !

(Récit complet, 128 pages – Philéas)

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