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LE VISAGE DE PAVIL (Perrodeau)

BD. Alors qu’il survole une île du sud de la péninsule caspézienne, l’aéroplane de Pavil est pris dans un violent typhon qui l’oblige à atterrir en catastrophe sur les hauteurs du village de Lapyoza. Peu habitués à voir des habitants de l’Empire, le conseil des sages décide néanmoins de l’accueillir dans leur communauté jusqu’à l’arrivée du bateau pour Boduan. En retour, il devra participer à la vie quotidienne du village et les endroits sacrés lui sont interdits. Pavil essaie donc tant bien que mal de s’intégrer à la vie de Lapyoza tout en montrant rapidement une vraie curiosité pour les us et coutumes du village, ses rites sacrés aussi ainsi que pour les artefacts que les plongeurs remontent des ruines englouties…Pavil est-il vraiment celui qu’il prétend être ? Yunï, une plongeuse avec qui il a sympathisé, en doute…

Certes, les livres des Editions 2024 sont un peu plus chers mais la qualité de l’édition est telle qu’elle offre un écrin magnifique aux histoires. C’est d’autant plus important pour des récits de SF comme Le visage de Pavil, dont le mystère est le moteur principal. Car Jeremy Perrodeau pose, malicieusement, beaucoup de questions tout au long de son récit. Qui est vraiment Pavil, curieux et qui en sait trop pour être celui qu’il prétend ? Quels secrets cachent les rites religieux de Lapyoza ? Et qui est Hodä, celui que tous les villageois vénèrent et qui leur envoie régulièrement des masques façonnés dans l’argile depuis l’île qu’il habite dans la baie ? Et donne, tout aussi habilement, des indices, à mesure que l’on avance dans la narration, pour nous permettre d’y répondre. « Nous » car dans la réflexion qu’il propose sur la vérité, le mystère de la foi ou l’origine des mythes/religions, Perrodeau ne livre pas « sa » vérité (logique puisque le mystère est le thème central de son histoire) mais laisse le lecteur faire, au contraire, son propre chemin selon sa sensibilité et ses convictions.

Un livre captivant qui doit aussi sa réussite à cette narration singulière et d’une grande maîtrise, mélange de dessins pleine page, de longues scènes muettes et répétitives figurant le temps qui passe et de trait fin et précis. Un beau récit, poétique par moments, envoûtant.

Pour info, l’auteur sera présent au festival Formula bula de Paris. Il participera à une rencontre suivie d’un apéro à la médiathèque Françoise Sagan (c’est dans le 10e) le mardi 19 septembre à 19h!

(Récit complet, 160 pages – Editions 2024)

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