BD. Octobre 67, sud-ouest de la France. Ayant brillamment obtenu son bac, Yveline est partie étudier à Paris et découvre la modernité et la frénésie de la grande ville, oubliant quelque peu son amoureux…Monique, enceinte, a emménagé avec Eric en attendant de se marier. Et les entraînements pour les équipes de rugby ont bien sûr repris à Larroque et Castelnau sous la férule du curé, Antoine, et du directeur de la briqueterie, monsieur Amadieu. Comme chaque année serait-on tenté de dire. Sauf qu’il y a un je-ne-sais quoi de nouveau en cette rentrée 67. Un air de liberté et de rébellion qui souffle sur la région. A l’image de Monique qui a refusé de se marier, contrairement à ce que son père voulait. Des rugbymen qui commencent à remettre en cause les entraînements de leurs coachs. Ou des étudiants de Toulouse, qui comme leurs homologues de Paris, entendent bouger les lignes…
On l’avait dit lors de notre chronique du tome 1 : si vous avez aimé Magasin général (excellent récit en 9 tomes que Tripp avait réalisé avec Loisel), cette nouvelle série, Les Vents ovales, est faite pour vous ! On y trouve en effet le même mélange de tendresse pour les personnages (que les auteurs parviennent à rendre vraiment sympathiques), de vent de modernité qui souffle (mai 68 n’est plus très loin…), d’amour et de passion, cette fois pour le rugby. Inspiré de la jeunesse de Tripp et de la vie de Mermillod (à travers le personnage d’Yveline, elle rend hommage à sa mère…), ce récit choral nous propose de suivre les trajectoires de ses personnages, à commencer par son duo féminin, Monique et Yveline, qui essaient de trouver leur propre voie et de faire avancer les choses dans une société traditionnaliste et patriarcale. Pas forcément facile quand on est enceinte sans être mariée ou que l’on veut connaître d’autres expériences alors que l’on a un petit copain qui attend au village…
Une histoire qui sonne très juste (notamment grâce au dessin, très agréable, de Horne et à l’équilibre trouvé, entre émotion et humour, par les deux scénaristes), racontée à hauteur de gens simples, qui nous fait revivre, avec inspiration, les mois qui ont précédé Mai 68. Une réussite !
(Série en 3 tomes, 128 pages pour ce tome 2 – Dupuis)