BD. Le tueur « travaille » toujours sur cette affaire de réseau pédophile et de traite d’êtres humains dans lequel des personnalités haut placées (dont un procureur) trempent. En tandem avec Barbara, son agent de liaison, car le dossier est sensible. Il le devient encore un peu plus quand Denis, alors qu’il a ses « cibles » en visuel dans la lunette de son fusil, aperçoit, parmi eux, la petite migrante qui était venue se réfugier dans son chalet avec un garçon. Si, initialement, il n’avait pas pu les protéger, il décide, cette fois, de tuer tout le monde et de l’embarquer avec Barbara et lui…
Si la série ne change pas d’un iota, même narration qui mêle réflexions philosophico-cyniques de Denis, en voix off, sur l’Homme, la vie, la mort, le bien ou le mal et dialogues, et travail graphique dans la lignée de ce qu’il fait depuis le début (un trait semi-réaliste très juste et fluide et une attention portée aux détails et aux paysages, ici superbes, de l’arrière-pays héraultais) de Jacamon, la cuirasse de Denis se fissure, quant à elle, quelque peu. Il n’est plus le tueur froid et détaché, sans sentiment, qu’il était avant. Et quand il voit cette fille livrée à elle-même au milieu de ces êtres abjectes qui profitent de la fragilité et du malheur des autres, il décide de déroger à ses principes (habituellement, il ne s’occupe que du comment il va exécuter son contrat, pas du pourquoi…) et de la sauver…Ce qui va, bien entendu, bien compliquer sa mission, ses supérieurs n’appréciant guère ce genre d’initiatives…Et va apporter surprises et rebondissements au dernier tome de ce nouveau cycle, une nouvelle fois mené de main de maître par Matz et Jacamon qui, en auteurs expérimentés, le concluent de façon très convaincante tout en se laissant la possibilité de poursuivre…On ne serait pas contre, évidemment, reprendre un peu de cette série aussi divertissante qu’intelligente…
(Série, second cycle en trois tomes, 64 pages pour ce tome 6 – Casterman)