ALBUM. Grâce à l’interview de son chanteur qui vient de paraître dans New Noise, on a enfin compris d’où vient cette folie, cette instabilité dans la musique de The Guru Guru : la volonté du groupe de reproduire en musique ce que leur guitariste Jan pouvait ressentir, lui qui a souffert de « troubles de la personnalité limite » et qui passait d’une émotion à l’autre en quelques secondes… On retrouve cette envie, intacte, sur Point Fingers, le deuxième album du groupe, capable donc d’à peu près tout. Math-rock, pop, indie-rock, post-hardcore, folk (avec la ballade And I’m Singing Aren’t I) : le groupe ne se pose aucune limite et aborde tous ces genres, y compris, bien sûr, au sein d’un même morceau. A ce titre, le premier single, Mache, est plutôt bien choisi car il annonce la couleur avec ces couplets rock qui bombent le torse entrecoupés de refrains pop à la Daft Punk. Un cocktail surprenant dont la réussite dépend en grande partie du dosage. Et sur la plupart des morceaux de Point Fingers, il est réussi car les belges parviennent à trouver un juste équilibre entre les différents ingrédients utilisés. A commencer par les 2 très bons singles, Mache, dont on a déjà parlé, et Origamiwise, qui commence comme une ballade à la Red Hot Chilli Peppers avant l’arrivée d’une déflagration noisy décoiffante du plus bel effet. Mais aussi Ex-Alexander (influencé par le post-hardcore) ou Know No et son refrain imparable sur lesquels le chanteur Tom Adriaenssens fait preuve de belles qualités d’adaptation. Pas forcément facile à suivre, c’est vrai, mais bien rafraîchissant.
(Luik Records/Grabuge Records)