BD. Thorgal se trouve au beau milieu des mers déchaînées, balloté par vents et courants. Une nouvelle fois, il tente, à bord d’une frêle embarcation, de retrouver le chemin qui le ramènera vers les siens. C’est alors qu’une tempête magique se lève et le dirige, sans qu’il puisse rien y faire, vers le pays de Givre. C’est la reine de ce royaume, une puissante sorcière, qui l’a amené jusqu’à elle grâce à ses pouvoirs. Si notre héros veut repartir, il devra d’abord se rendre à Muspelheim avec sa fille, la princesse Vakva, pour dérober le feu de Surtur afin d’éloigner la menace du grand hiver qui signifierait la fin du monde…
Pour « leur » Thorgal Saga, les scénaristes, Legrand et Djian, ont joué la carte de la sécurité avec une histoire qui reste sur les chemins (maritimes pour la plupart) déjà balisés de la série. Le héros au grand cœur voit encore son voyage de retour parmi les siens être interrompu par les caprices des Dieux et autres sorcières. Mais cette fois c’est pour la bonne cause car il se n’agit rien moins que de sauver le monde de l’hiver éternel. Un épisode de la mythologie scandinave qui doit vous rappeler quelque chose puisqu’il est au cœur de l’intrigue de l’excellente série TV Games of Thrones. Un scénario plutôt classique donc (accompagné tout de même d’une pointe d’humour, avec la présence d’Ottar, un scalde qui se propose de raconter la saga de Thorgal quand ils seront de retour dans leur pays, sur l’embarcation…) mais à la narration parfaitement huilée qui n’oublie aucun des passages obligés d’un bon Thorgal, à commencer par un combat digne de ce nom (et il faut avouer qu’Etien le met en scène de façon particulièrement spectaculaire…), entre Thorgal et le géant Surtur transformé en dragon pour l’occasion. Et comme côté dessin, Etien livre un travail absolument superbe (un trait d’une grande précision, aussi expressif que vivant, techniquement impressionnant, magnifié par les couleurs de Tatti), on lit ce De givre et de feu avec un réel plaisir. Enfin, notez que ce one shot est proposé avec deux couvertures différentes, l’une penchant vers le côté givre et l’autre, vous l’avez compris, vers le côté feu…
(Récit complet, 96 pages – Le Lombard)