BD. Marc Caro (le réalisateur de Delicatessen ou encore La cité des enfants perdus) avait signé la postface du tome 1 de Tremen, adoubant au passage l’univers singulièrement cauchemardesque de Pim Bos. Pour ce tome 2, le jeune auteur néerlandais (Tremen est sa première BD !) lui a demandé un peu plus : l’assister dans l’écriture du scénario ! Et si l’on retrouve ce monde dystopique dans lequel erre ce voyageur mystérieux, cette suite apporte un vrai changement. Le protagoniste ne se contente plus d’observer et de traverser les lieux, il est cette fois au cœur de l’action ! Et l’initie même. Car après la rencontre avec un étrange bébé, il l’aide à accomplir ce qui semble être une quête : permettre au peuple d’enfants de renverser la dictature des maîtres des robots qui dirigent simultanément des expérimentations scientifiques effrayantes…
Un tome 2 qui conserve tout ce qui fait l’originalité de l’univers de Tremen : ce travail graphique envoûtant (des peintures à la gouache dans des tons gris) de Pim Bos, la narration muette parfaitement maîtrisée et, bien sûr, ce côté étrange hérité de Moebius et de son Arzach. Tout en se montrant moins hermétique que son prédécesseur qui avait déstabilisé nombre de lecteurs. Cette fois, Caro et Bos donnent davantage de clés de lecture, aidant le lecteur à faire sens de ce qui lui est proposé, le récit pouvant donner lieu à différentes interprétations. Combat pour la liberté mais aussi volonté des adultes d’imposer leur vision aux enfants, uniformisation de la société avec ces robots, tous identiques, aux ordres de leurs maîtres… : les possibilités sont nombreuses tant le scénario de ce tome 2 se prête à la métaphore. Ce qui prouve que Bos et Caro ont parfaitement réussi leur coup !
(Série, 64 pages pour ce tome 2 – Dargaud)