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AUX SOIRS DE GRANDE ARDEUR (Puzenat)

BD. Il y a quelques milliers d’années, lors de la révolution néolithique. Comme beaucoup d’autres cités, Miril s’est entourée de murs de protection pour se garder des sauvages qui errent dans la forêt voisine. Elle s’est organisée aussi, avec Rham à sa tête et toute une hiérarchie en dessous de lui : une prêtresse, un juge-mage, un maitre des bois et des esclaves. C’est le cas de Manakor qui est servante au service de Kaal, le cuisinier de Rham. Elle brûle d’amour pour lui mais ne sait comment lui avouer. Sa chuchoteuse, sa grand-mère, aigrie, lui conseille de préparer un philtre d’amour qu’elle lui fera boire…

On avait entendu beaucoup de choses positives au sujet des deux tomes de Mégafauna à côté desquels on était pourtant passés à leur sortie en 2021 et 2023. Aux soirs de grande ardeur nous donne donc, en quelque sorte, l’occasion de nous rattraper et d’enfin découvrir le travail de Nicolas Puzenat. Qui livre ici un conte (il y a une morale évidente sur l’argent, qui ne fait, comme on le sait, pas le bonheur…) plutôt habile. Dont l’originalité tient avant tout à son contexte : celui de la révolution néolithique. Période à laquelle les hommes abandonnent le nomadisme pour se sédentariser, cultiver et élever. Et s’organiser en société aussi. Mais qui dit société dit aussi règles, hiérarchie et injustices…car quand on commence à posséder des choses, on a tendance à vouloir le protéger et à le garder pour soi et ses proches, semble nous dire l’auteur. Un monde dans lequel croyances et organisation sociale maintiennent la paix mais aussi le status quo et dans lequel il est compliqué de vivre quand on est une servante comme Manakor et que l’on est amoureuse de son maître…

Un récit initiatique qui parvient à tirer son épingle du jeu : la narration est parfaitement menée (on suit avec plaisir les aventures de Kaal, Manakor et Ferline), il y a ici quelques jolies trouvailles scénaristiques (on pense, par exemple, aux chuchoteurs…) et le dessin est aussi fluide qu’agréable. Qui nous parle, chemin faisant, de liberté, de religion ou d’amour. Plaisant !

(Récit complet, 112 pages – le Lombard)

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