Skip to content Skip to footer

CHIENS DE PRAIRIE (Foerster/Berthet)

BD. En 1993, Berthet se lance un nouveau défi, lui qui n’avait réalisé que des one shots jusque-là : dessiner les 3 tomes, quelques 132 planches, de Pin-up, série scénarisée par Yann qui se passe dans les grandes villes américaines pendant la seconde guerre mondiale. Il en ressort avec le sentiment du devoir accompli mais aussi avec l’envie de sortir de ce contexte urbain et de dessiner autre chose ! Il demande donc à son ami de longue date (ils étaient ensemble à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles), Foerster, de lui écrire un western, genre mythique à l’époque, notamment grâce à Giraud. Foerster s’exécute et lui concocte Chiens de prairie, que les éditions Anspach ressortent (il est initialement paru chez Delcourt en 1996) ici dans une belle édition, au papier épais, qui propose, en bonus, un dossier, très intéressant (il permet notamment de se rendre compte du travail des auteurs sur le découpage et de l’équilibre qu’ils ont cherché à atteindre avec cette alternance de pages contenant beaucoup de cases et d’autres plus aérées, contenant parfois un seul dessin pleine page pour rendre la majesté et l’immensité des paysages de l’ouest américain et de passages où les dialogues sont omniprésents et d’autres totalement muets) qui revient sur la genèse du projet et les envies des deux auteurs. Façon aussi, intelligente, pour l’éditeur d’annoncer la parution à venir d’un nouveau récit, un western bien sûr, signé Berthet et mis en couleur par sa compagne Dominique David qui avait déjà œuvré sur Chiens de prairie.

Un récit qui allie le réalisme du scénario (Foerster jalonne son histoire de faits historiques, comme la bataille de Little Big Horn et de personnages ayant réellement existé comme Wild Billy Hickok ou Calamity Jane, narratrice de Chiens de prairie via les lettres qu’elle écrit à sa fille…) au dessin décalé (Berthet a opté pour un dessin semi-réaliste presque comique par certains aspects, on pense notamment au visage, basique, de Moïse ou au gros nez de J.B. Bone) de son acolyte, en forme de road-trip. Car J.B. Bone a fait la promesse à son pote, Ben Donnigan, de ramener sa dépouille (le pauvre vient de se faire tuer lors de l’attaque d’une banque…) dans le Nebraska pour qu’il soit enterré auprès de sa belle. Le voici donc condamné à trainer son cercueil derrière son cheval sur les pistes du Dakota suivi par Moïse, un gamin oublié par Calamity Jane lorsqu’elle est partie un matin et une flopée de chasseurs de prime, la tête de Bone étant mise à prix et la rumeur courant que le cercueil, en plus de Donnigan, contiendrait également l’or de la banque…

Un duo surprenant mais qui fonctionne bien, Berthet et Foerster s’intéressant à l’évolution de leur relation (très peu empathique de prime abord, le vieux Bone va, bien sûr, petit à petit, s’attacher à l’orphelin…) en même temps qu’ils dépeignent les efforts de Bone et Moïse pour se sortir des griffes de la fratrie Wallace dont on apprendra, à la fin, les réelles motivations…Bref, une bonne idée que la réédition de ce récit à l’ironie mordante, Berthet et Foerster fustigeant ici, notamment , l’hypocrisie américaine !

(Récit complet, 64 pages – Anspach)

Leave a comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.