BD. Si Posy Simmonds a remporté le grand prix d’Angoulême de cette année, c’est bien sûr avant tout grâce à ses romans graphiques. Mais l’autrice anglaise avait bien entendu commencer à dessiner et raconter des histoires bien avant Gemma Bovery, Tamara Drew ou Cassandra Darke. Après avoir dessiné pour la presse, à partir du début des années 70, pour le Sun, le Times et enfin le Guardian, elle s’était ensuite lancée dans les livres pour enfants. Ils présentaient un double avantage pour Simmonds : pouvoir utiliser la couleur (ses dessins de presse étaient en noir et blanc) et bénéficier de davantage d’espace pour raconter une histoire. Une période qui s’étala de 1987 à 2004 et qui lui permit d’expérimenter différents styles graphiques et d’affiner sa science de la narration. Cinq contes est en quelques sorte un témoignage de cette période. Au programme : l’enterrement festif du chat de Sophie et Nick qui découvrent, à cette occasion, que leur Fred était une célébrité parmi les autres chats ; une visite pleine de surprises du musée d’art moderne pour Lulu jalouse de son frère ; les péripéties de Matilda qui sera punie de ses mensonges ; une lapine, Lavande, qui réussit à vaincre sa peur pour devenir amie avec des renards et la revanche d’un chat sur ses propriétaires, des boulangers qui le font trimer du matin au soir…Des contes tantôt légers tantôt noirs qui abordent des thèmes aussi divers que la tolérance, le côté trompeur des apparences, l’exploitation des ouvriers ou encore les stéréotypes, qui s’adressent peut-être avant tout aux fans de Simmonds qui découvriront ici une autre facette de son travail. Une vraie curiosité !
(Recueil d’histoires courtes, 144 pages – Denoël Graphic)