COMICS. Après l’avoir fait pendant longtemps (notamment avec Batman), James Tynion IV avait annoncé qu’il ne raconterait plus d’histoires de héros qui ne sont pas les siens. Oui mais ça c’était avant que l‘éditeur d’Universal Monsters lui ait parlé de sa série…Et il n’a pas pu résister et a directement proposé à son acolyte graphique, Martin Simmonds, de travailler avec lui sur Dracula, personnage, roman, film…bref mythe qui l’a marqué depuis l‘enfance. Pour quel résultat allez-vous me demander…En fait, il n’y a pas de véritable surprise côté scénario, James Tynion IV ayant décidé de reprendre le canevas proposé par Todd Browning pour son adaptation au cinéma en 1930 : un jeune homme, R.M. Reinfield, de retour de voyage en Transylvanie, est pris d’un accès de folie sur le bateau qui le ramène à Londres, et tue, dans des conditions atroces (certains auraient été égorgés…), bon nombre de marins qui y travaillaient. Le docteur Seward, en charge de cet étrange patient, croit pouvoir le guérir mais d’autres assassinats tout aussi étranges ont lieu à Londres. Depuis qu’un certain comte Dracula est arrivé dans la capitale anglaise…On retrouve bien sûr, aussi, ici, le célèbre docteur Van Helsing. Mais à part le rôle important dévolu à Reinfield qui comprend, un peu trop tard, que son « maître » lui a fait miroiter des choses qu’il ne lui donnera jamais, l’intrigue n’apporte pas grand-chose de plus à ce que l’on connaît déjà de Dracula. Par contre, la mise en images de Simmonds est absolument fantastique. Mêlant les techniques mais usant majoritairement de pinceaux et de peinture, le dessinateur sublime ce Dracula, faisant du comte une présence obsédante plutôt qu’un simple personnage. Un esprit qui hante les jeunes filles de bonne famille le soir pour les tenter et effraie, dans le même temps, leurs pères. Si on ne l’entend pas (il est ici mutique), Dracula est pourtant de quasiment toutes les pages : soit on parle de lui, soit sa menace envahit les planches dont la composition est très originale. Dès les premières pages (notamment avec ce portrait de lui, en miroir de la présentation du livre), on comprend que rien que pour son travail graphique ce livre vaudra le détour !
(Récit complet, 128 pages – Urban Comics)