BD. Après la jeunesse de Baudelaire et sa rencontre avec Jeanne, sa muse noire, Crénom, Baudelaire se focalise, cette fois, comme son titre l’indique, sur Les Fleurs du mal, le sulfureux recueil qui allait changer la poésie française. Que le poète écrit en étant totalement dépendant au laudanum. En proie à des accès de folie (il frappe Jeanne à la tête après une dispute, par exemple…), il tente de trouver l’inspiration dans des bouges ou des bordels afin d’écrire les quelques poèmes qui lui manquent pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé : 100. Ses éditeurs s’impatientent, eux qui lui ont déjà versé la moitié, 150 francs, de ce que Baudelaire touchera une fois le bon à imprimer signé. Un argent rapidement dépensé en cadeaux pour Jeanne et en laudanum…Du coup, pour joindre les deux bouts, Baudelaire doit régulièrement demander de l’aide à sa mère ou quitter ses appartements, discrètement, à la nuit tombée…
Des dépendances maladives, une attirance pour le sexe aussi bien que pour le morbide et une attitude souvent aussi outrancière que provocatrice : Baudelaire, aussi génial que torturé, n’était pas un personnage très fréquentable. Et le portrait qu’en font Teulé et Dominique Gelli, peu flatteur mais criant de vérité, le démontre tout au long du récit, et plus particulièrement dans Les Fleurs du mal qui met en scène (c’est le cas de le dire, avec sa redingote rouge et ses cheveux bleus…) un Baudelaire de plus en plus sombre et effrayant. Une plongée effarante dans cette période qui a vu Les Fleurs du mal sortir de terre toujours aussi judicieusement mise en images par Dominique Gelli, d’un trait intuitif et expressif. Le tout ponctué de poèmes de Baudelaire illustrés par Tino, le fils de Gelli, dans un style proche de l’art brut, comme des incursions dans l’inconscient étrange et perturbé du poète. Indispensable !
(Récit en 3 tomes, 142 pages pour ce tome 2 – Futuropolis)