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DEUX TUEURS suivi de MICKEY MICKEY (Mezzo/Pirus)

BD. Si je vous dis Mezzo et Pirus, vous allez certainement me répondre « Roi des mouches ». Logique, c’est cette trilogie qui a vraiment fait connaître le duo. Mais les deux auteurs avaient bien sûr sorti d’autres récits auparavant, notamment Deux tueurs et Mickey Mickey, parus respectivement en 95 et 97. Du roman graphique noir pur jus que Delcourt a eu la bonne idée de ressortir dans un livre au format carré qui a de l’allure (le papier, épais, est de qualité aussi et chaque histoire a droit à sa petite page de présentation), mais en le faisant mettre en couleurs par Ruby. Les puristes crieront peut-être au sacrilège mais cela met en fait parfaitement en valeur le trait de Mezzo. C’était donc une bonne idée.

La question que vous vous posez probablement, c’est pourquoi avoir rassemblé ces deux récits-là ? Au-delà de la proximité de leur sortie (seulement deux ans séparent les deux), il y a aussi, bien entendu, une filiation thématique, les deux récits mettant en scène des personnages qui en bavent, qui doivent faire ce qu’on leur demande sans ciller parce qu’ils ont démarré tout en bas de l’échelle. Parce ce que sont des femmes (Suzan), des latinos (Miguel) ou parce que quand on est un tueur (« Mignon »), si on la ramène, on n’a plus de boulot. Deux récits qui nous plongent également directement dans l’action ou presque. L’exécution d’un contrat sur un site pétrochimique au beau milieu du désert dans Deux Tueurs ; un braquage de banque dans Mickey Mickey. Autre point commun : rien de ce qui était prévu au départ ne va se passer. Parce que « Mignon » (c’est comme cela que son équipier l’appelle…) est tombé sur un taré, avec ce vieux coéquipier qui aime manger des oranges tout en dissertant sur les possesseurs de bagnoles hi-tech dans le premier récit. Et parce qu’un convoyeur et sa nana vont profiter de l’occasion, un braquage qui foire, pour mettre la main sur un bon paquet de dollars dans le second. Sans oublier ce goût pour les dialogues, souvent truculents (notamment dans Deux tueurs, notre préféré des deux, Mickey Mickey s’avérant tout de même un peu trop bavard), à la façon d’un Tarantino et les cadrages surprenants (dans la première scène, qui dure trois pages, de Mickey Mickey, on ne voit que des mains…). Une belle occasion, en tout cas, de découvrir, ou redécouvrir, en version couleur, le travail un peu plus ancien de Mezzo et Pirus !

(Réédition augmentée, 120 pages – Delcourt)

Delcourt, Deux tueurs, Mickey Mickey, Mezzo, Pirus

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