BD. Marco n’a pas de problèmes particuliers. Certes, son père est souvent absent pour son travail mais sa mère est présente pour lui et aimante également. Il y a aussi ses potes, Gilles et Lio, avec qui il fait des soirées console. Mais cela ne suffit pas pour tromper l’ennui. Alors il fume du shit et picole de plus en plus. Et se rapproche de la bande à Oli le Schmet, qui deale dans le coin. Malgré les conseils de Zoé qui ne laisse pas Marco insensible…
Pour Dix secondes, Max de Radiguès, que l’on avait déjà croisé avec Orignal ou Alerte 5, s’est inspiré de ses souvenirs de jeunesse passée en Wallonie : de la Jupiler, la bière locale ; des parties de Nintendo ; de sa meule mais aussi des champs à perte de vue et de l’ennui. Qu’il a ensuite passé à la moulinette de la fiction pour imaginer ce portrait de Marco, qui n’a pas de soucis particuliers, au contraire, à part que c’est un adolescent qui se sent complètement paumé et qui est donc prêt à faire de grosses conneries pour se sentir en vie. Mélanger ecsta (beaucoup…) et alcool, par exemple. Ou fermer les yeux et compter jusqu’à dix alors qu’il roule en scooter sur une route de campagne.
On ne va pas vous dire que Dix secondes est la BD de l’année mais ce récit propose malgré tout un portrait réussi, qui sonne surtout juste. Parce que de Radiguès ne tombe pas dans les clichés de l’ado qui a plein de soucis, par exemple. Et qu’il parvient plutôt bien à saisir l’insouciance (accentuée ici par le dessin simple et naïf) et l’inconscience, aussi, parfois, de cette période si complexe qu’est l’adolescence.
(Récit complet, 120 pages – Casterman)