ALBUM. S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à ce groupe, c’est de stagner et de se répéter. Depuis ses débuts, en effet, Fontaines D.C. évolue, teste et repousse ses limites à chaque album. Et s’il l’on a bien compris, depuis quelque temps déjà, que le post-punk de Dogrel, leur premier opus, est désormais de l’histoire ancienne (même si le groupe continue à en jouer des morceaux en concert), Romance surprend malgré tout. Des cordes, de nombreux arrangements, un côté clairement plus pop : la première écoute de ce nouvel album déstabilise et laisse même, de prime abord, dubitatif. Mais quelques écoutes plus tard, il faut bien se rendre à l’évidence : ces irlandais sont doués ! Il suffit d’écouter le très hybride, et très bon, Starbuster, mélange de cordes (il y en a beaucoup sur Romance…), de chant influencé par le rap, de rythmique qui tire vers l’électro et de refrain étonnant (il est ponctué par un petit bruit de gorge…) pour s’en rendre compte. Au rayon des réussites, citons également le plus rock (quasiment le seul avec Death Kink) Here’s The Thing, pas forcément très original mais accrocheur ; les ballades acoustiques que sont Desire (assez touchante avec son piano et ses synthés), In The Modern World, joliment mélancolique ou Bug qui peut rappeler le meilleur d’Oasis. Ou encore l’inspiré Death Kink. Autant de morceaux qui confirment le talent de compositeurs des gars de Dublin. Malheureusement, comme sur scène, l’album est un peu plombé par quelques moments faibles. Des mièvreries (Sundowner, Horseness is the Whatness voire Favourite, assez quelconque) dont on se serait bien passés, tout comme la pochette, pas vraiment réussie, d’ailleurs. Romance reste néanmoins un bon album, une nouvelle fois différent de ses prédécesseurs puisque le groupe s’y est, cette fois, mis en mode ballade acoustique et qui semble engager un virage pop. A moins que Fontaines D.C. ne nous surprenne encore la prochaine fois…
(XL Recordings)