BD. Lucien semble avoir trouvé son rythme de croisière dans sa nouvelle vie : sa couverture, il est désormais « Père Philippe », semble bien fonctionner malgré les doutes de quelques paroissiens. Grâce au petit Renaud, qui lui vend son shit, il a des revenus confortables réguliers. Et, côté sexe, une ou deux fidèles boivent ses paroles comme du petit lait…Bref, il pourrait rester à Saint-Claude longtemps encore. Sauf qu’un chien vient de déterrer le vrai père Philippe dans la forêt et que José veut se venger de Grumbach (il vient de tuer son fils…) en liquidant son neveu. Bref, l’étau se resserre et il va falloir un vrai miracle pour que Lucien s’en sorte…
Quelque mois seulement après la sortie du tome 1, la suite (et fin) de ce polar déjanté déboule déjà dans les librairies. Et on ne change pas une équipe qui gagne (le premier volet s’est bien vendu) : un scénario gonflé qui télescope deux mondes totalement antinomiques, église et crime organisé, ce qui donne parfois des scènes bien barrées ; des dialogues souvent truculents et un dessin semi-réaliste dynamique qui propose un découpage nerveux et des cadrages régulièrement détonants. Sans parler des trognes (comme celle de José, qui tire clairement vers la caricature), irrésistibles, de certains personnages…C’est maîtrisé et efficace, les auteurs trouvant un juste équilibre entre humour et roman noir (ça canarde quand même beaucoup…) même si certaines scènes manquent un peu de crédibilité.
Un bon diptyque, donc, qui tient en haleine jusqu’au bout (avec, notamment, une chute inattendue) et dans lequel gitans et église en prennent pour leur grade. Il a, bien sûr, toute notre bénédiction !
(Diptyque, 84 pages pour ce tome 2 – Dargaud)