9 avril 2022, Den Atelier, Luxembourg.
Ça commence mal : la météo est horrible et je perds du temps sur la route. Et comme c’est toujours très compliqué de trouver à se garer à Luxembourg ville, quand j’arrive à la salle, le set de Just Mustard, qui ouvrait la soirée, est terminé. Mais Den Atelier est surchauffée en tout cas. Et pleine à craquer. Comme moi, pas mal de monde a semble-t-il envie de voir ce que les irlandais de Fontaines D.C. donnent sur scène ! Rapidement catalogués post-punk (tout est post-punk en ce moment il faut dire…) à la suite des Idles, Shame ou autres Life après un premier album, Dogrel, très réussi, les irlandais avaient ensuite fait comprendre à travers A Hero’s Death, leur second opus, qu’ils n’avaient pas envie de se cantonner à un seul style musical… Ce qu’a parfaitement confirmé leur concert ! Car si le groupe jouera bien ses morceaux à haute teneur en énergie punk (Televised Mind, Hurricane Laughter, Too Real, Big ou A Lucid Dream qui ouvre les hostilités), à la plus grande joie du public qui n’attend que ça pour exploser, le set fera aussi la part belle aux ballades sombres et mélancoliques qu’ils ont composées. Avec réussite car le groupe a clairement un vrai savoir-faire en la matière et le prouve de nouveau ce soir avec de jolies versions de You Said, I Don’t Belong, I Love You ou encore Jackie Down The Line. S’ils font un peu retomber le rythme du set et refroidissent les ardeurs de certains, il faut avouer que ce sontde vrais petits tubes indés en puissance.

Les mecs ne sont, par contre, pas forcément très démonstratifs ni expressifs. Heureusement, Chatten, le chanteur, démontre une belle présence sur scène. Sans beaucoup parler (à part un “Hello”, un “What” ou encore un “Yeah” de temps à autres…), il parvient pourtant, en gesticulant et en arpentant la scène comme un dément (et en s’en prenant aussi régulièrement au pied de son micro qui ne lui revenait visiblement pas…), à faire monter la pression dans le public. De manière surprenante, le groupe ne joue que peu de morceaux (4 pour être précis) de son nouvel album, Skinty Fia, qui sort pourtant courant avril. Peut-être parce qu’à part les singles sortis (qui confirment l’évolution du groupe…), le public ne les connaît pas… Mystère. En tout cas, à part un enchaînement Roy’s Tune/Skinty Fia peu judicieux (ces deux morceaux sont assez ternes, il faut dire…), le groupe nous a gratifiés d’une belle prestation même si on aurait aimé que le groupe interagisse davantage avec le public. Totalement fidèle à leurs deux premiers albums, entre énergie post-punk et ballades sombres plus mélodiques.