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LE FANTOME DE L’OPERA (Paul et Gaëtan Brizzi, d’après Leroux)

BD. Paris, 1890. Bien sûr, il y a eu quelques moments compliqués, comme quand la Carlotta s’est fait porter pâle quelques heures avant la grande première du Faust de Gounod, mais la reprise de la direction de l’opéra Garnier par Richard et Moncharmin s’est, sommes toutes, bien passée pour les nouveaux directeurs. Ils ont notamment trouvé en Christine Daaé une remplaçante extraordinaire qui fait l’unanimité et remplit la salle chaque soir. Tout allait donc pour le mieux jusqu’à ce qu’un cheval ne disparaisse et qu’ils ne reçoivent une lettre du fantôme…Dont les anciens directeurs leur avaient bien parlé mais dont ils avaient décidé d’ignorer les menaces…

Gaëtan et Paul Brizzi poursuivent leur alternance entre les éditions Daniel Maghen et Futuropolis. Et après les (excellentes) adaptations de L’Enfer de Dante et du Don Quichotte de la Mancha de Cervantès pour les premiers, ils reviennent avec un nouveau livre pour les seconds, Le Fantôme de l’opéra, célèbre roman de Gaston Leroux qui a déjà été adapté pour le cinéma, en comédie musicale mais aussi en bande dessinée. Cela n’a pas effrayé les deux frères qui avaient visiblement envie d’en donner leur propre vision. Si vous connaissez déjà l’intrigue, cette nouvelle version ne vous surprendra pas puisque le duo est resté très fidèle à l’histoire originale, celle d’Erik, garçon qui a décidé de vivre en dehors du monde des hommes (il se cache dans les sous-sols de l’opéra) depuis qu’il a compris que son visage hideux ne lui vaudrait que méchanceté et rejet toute sa vie. Depuis son repaire souterrain, il envoie des lettres menaçantes et agit dans l’ombre pour faire croire à la présence d’un fantôme afin d’obtenir de l’argent ou avoir les faveurs de Christine Daaé…

Le récit policier est astucieux puisqu’il joue avec les codes du fantastique pour revisiter le thème du monstre. On le redécouvre avec grand plaisir grâce au superbe travail graphique, entièrement réalisé au crayon, comme à leur habitude, des deux frères Brizzi (l’un se charge des personnages, l’autre des décors) qui jouent à merveille avec la lumière et surtout les ombres pour donner toute sa place à ce qui fait le sel du roman : le mystère. Du grand Art !

(Récit complet, 162 pages – Futuropolis)

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