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NOSTROMO Premier livre (Maël, d’après Conrad)

BD. Après deux séries, Notre mère la guerre et Notre Amérique, superbes, réalisées en collaboration avec Kris, Maël a eu envie de se lancer dans un récit en auteur complet. Un véritable défi puisque ce diptyque est une adaptation de Nostromo, roman de Conrad, le premier qui soit véritablement une fiction puisqu’auparavant l’auteur écrivait (c’était par exemple le cas d’Au Cœur des Ténèbres) en se fondant sur ses souvenirs. Un roman fleuve (plus de 500 pages) dans lequel Conrad créé (même s’il est très influencé par ce qui se passait en Amérique du sud, et notamment l’influence grandissante des Etats-Unis, à l’époque) le Costaguana, pays en proie aux tensions, à l’avidité et à l’impérialisme. Notamment à cause de la mine d’argent de Sulaco gérée par la famille britannique Gould. Un filon qu’il faut exploiter au mieux et pour lequel le président du pays, Ribiera, a décidé de construire un chemin de fer qui le relirait au reste du pays. Des enjeux financiers importants qui sont cependant menacés par les envies d’égalité et de justice du peuple. La révolution menace en effet alentour et elle devient même réalité quand le général Montero renverse le pouvoir par un coup d’état. Mais Sulaco et Gould savent qu’ils peuvent compter sur le Capataz, Nostromo, comme ils l’appellent, un marin italien qui s’est installé dans la ville et est devenu leur homme à tout faire dans l‘espoir de quitter sa modeste condition…

Capitalisme, désir de révolution, impérialisme américain naissant, amour, corruption, aveuglement : Nostromo, récit dense, mêle tout cela à la fois. Utilisant souvent le flash-back, il raconte surtout l’inexorable montée en puissance des Etats-Unis et leur nouvelle politique extérieure basée sur l’impérialisme (quelques années auparavant ils avaient déjà battu les espagnols pour avoir le contrôle de Cuba…). Fidèle au récit de Conrad (ah, cette scène d’introduction, superbe !) dont il a tout de même un peu simplifié la narration, Maël livre ici une première partie très réussie, fluide et graphiquement puissante, sur laquelle souffle les rêves d’aventure, souvent amers, dans le nouveau monde. Vivement la suite !

(Récit en deux tomes, 128 pages pour ce premier livre – Futuropolis)

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