BD. Matz et Jacamon ont décidé de reprendre du service. Et, par la même occasion, le tueur aussi ! Bon « décidé », c’est un bien grand mot. On l’y a contraint, en fait. La D.G.S.E.. Qui a retrouvé sa trace au fin fond de la Patagonie où il s’était retiré pour vivre peinard et lui a fait comprendre qu’il était dans son intérêt de travailler pour eux…Le tueur a donc repris son boulot de tueur sauf que maintenant c’est un petit soldat qui obéît aux ordres ! Et avec ses 2 partenaires (il ne bosse plus en solo, ça aussi, c’est nouveau…), ils ont reçu l’ordre d’éliminer un certain Nabil Jebbouri, employé de mairie le jour et importateur de dope la nuit…
Obliger le tueur à bosser pour l’état : voilà une façon habile de relancer cette excellente série, qui était en stand by depuis quelques années. D’autant que cela permet à Jacamon d’explorer d’autres thématiques, comme la raison d’état ou le jeu politique (le maire de cette ville portuaire, Le Havre pour ne pas la nommer, semble tirer les ficelles derrière ce Nabil Jebbouri…). Et à Jacamon de reprendre ses crayons pour un dessin semi-réaliste solide que l’on connaît très bien désormais (notre homme a, par contre, abandonné les effets spéciaux, pas vraiment convaincants d’ailleurs, testés sur les derniers tomes). Quant au tueur, s’il doit désormais faire semblant de mener une vie normale, en bossant dans son bureau à mi-temps (c’est sa couverture), en discutant foot ou voyages avec certains collègues ou en en invitant d’autres au restaurant, il n’a, dans le fond, pas changé. Il fait toujours preuve de ce détachement qu’on lui connaît face aux actes violents qu’il accomplit et partage toujours aussi volontiers avec nous ses réflexions philosophiques sur la vie, la mort ou la société. Et se montre, bien sûr, toujours aussi cynique. Et on a beau être plus optimiste que lui, il n’est pas toujours facile de lui donner tort. Un retour réussi pour Le Tueur !
(Série, 56 pages pour ce tome – Casterman)