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LES EPHEMERES Tome 2 (Lemire)

BD. Après que le fuyard Simard se soit transformé en éphémère géant, Franny, qui l’a caché, sent qu’il va bientôt être en danger. D’autant que la créature est venue « donner une leçon » à son père après qu’il l’ait encore frappé…En fuite, l’improbable duo doit se faire discret tout en trouvant de quoi manger. Alors, quand Butch et sa sœur proposent de les aider, ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter…

Jeff Lemire a grandi dans le comté canadien d’Essex, non loin des rives du lac Erié. Quand il était jeune, dans sa vingtaine, il est tombé, alors qu’il allait acheter des bières à la supérette de Belle River (une expérience qui a directement inspiré la première scène de Les Ephémères), sur un phénomène étonnant : des nuées d’éphémères qui recouvraient, littéralement, le parking et la façade du supermarché…L’auteur s’était toujours dit qu’il faudrait qu’il en fasse quelque chose. L’idée de Les Ephémères avait d’ailleurs germé plus tard dans son cerveau mais le récit était resté inachevé jusqu’à ce qu’une nouvelle rencontre avec ces curieux insectes ne le pousse à le terminer récemment…

Un souvenir que le canadien a bien entendu passé au tamis de son imaginaire et mêlé aux thématiques qui lui sont chères (alcoolisme, familles éclatées, relations père/enfant, fantômes de l’enfance qui viennent hanter les adultes, harcèlement) tout en le plongeant dans le fantastique pour aboutir à Les Ephémères qui fait, une nouvelle fois, montre du talent de Lemire pour nous prendre au piège de ses constructions narratives toujours aussi bien huilées. Un récit porté par un trait spontané, à fleur de peau, qui nous propose, entre autres (car il y a aussi la quête de Mrs Dupuis pour comprendre pourquoi cet homme a tiré sur son fils), de suivre l’amitié pas si improbable que cela (tous deux sont des êtres abimés, par la violence, physique et psychologique, des autres) entre une petite fille régulièrement harcelée par ses camarades et un éphémère géant rongé par la culpabilité (c’est lui qui a tiré sur le garçon alors qu’il cambriolait, défoncé, la supérette de Belle River…).

Un beau récit, aussi touchant qu’original. Comme souvent quand Lemire crée des romans graphiques plus intimistes…

(Diptyque, 226 pages pour ce tome 2 – Futuropolis)

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