Skip to content Skip to footer

LOIN EN AMONT DU CIEL (Pelot)

ROMAN. Pierre Pelot revient au western, et ce en bonne compagnie : celle de Dylan Starck, héros qu’il créa au tout début de sa carrière et avec lequel il fit un bon bout de chemin sur les pistes du sud des Etats-Unis puisque 14 volumes de ses aventures sortirent dans les années 60. Ou plutôt de son fantôme car le franco-cherokee ne fait finalement qu’hanter Loin en amont du ciel. On le dit tombé pour la cause confédérée quand d’autres racontent qu’il s’est lancé à la poursuite des assassins de ses parents…En tout cas, Starck n’est jamais présent en chair et en os dans ce nouveau récit même si l’on parle beaucoup de lui. Notamment sa fiancée, Enéa McEwen, et ses sœurs jumelles, Erin et Aïleen, qui auraient bien aimé qu’il soit là le jour où cette bande d’outlaws menée par cette prêtresse folle, Mother et ce Capitan Sangre de Cristo débarqua sans crier gare dans leur coin de Louisiane, non loin des montagnes Ozark, dans la furie et le chaos, violant, écorchant et tuant tout ce qu’ils pouvaient et ne laissant derrière eux que cendres, effroi, douleur. Et orphelins, les 3 sœurs ayant quasiment vu leur benjamine et leur P’pa et M’man se faire tuer sous leurs yeux. Leurs illusions aussi. Ne souhaitant désormais plus vivre que pour venger leur famille. C’est leur vendetta que Pierre Pelot raconte ici avec, en toile de fond, la guerre de Sécession et les cicatrices profondes, qu’elle laissa dans le Deep South. Un récit forcément âpre. D’un réalisme brutal dans lequel l’écriture flamboyante, ciselée, de l’auteur vosgien, nous entraîne sans coup férir. Une manière de transe verbale, hallucinée par moments, quand elle décrit ces scènes de chaos total où l’humanité disparaît au profit de la violence et de la folie, qui nous laissent totalement abasourdis. Un roman hypnotique par moments qui raconte, à la façon d’un McCarthy avec son Méridien de sang ou d’un Boyden (Dans le grand cercle du monde, brillant), la violence et le sang sur lesquels l’Amérique s’est construite. Éprouvant tout autant qu’indispensable !

(Roman, 376 pages – Gallimard/La Noire)

Leave a comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.