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SA MAJESTE DES MOUCHES (De Jongh, d’après Golding)

BD. Sa Majesté des mouches, célèbre roman de Golding vendu à des millions d’exemplaires et traduit dans 44 langues, n’avait jamais été adapté en bande dessinée. Une vraie bizarrerie. Et un manque évident. On est ravis que ce soit Aimée de Jongh qui se soit lancée dans le projet. Parce que l’on a beaucoup aimé ses précédents romans graphiques, Le Retour de la Bondée ou l’excellent Jours de sable. Et qu’elle démontre une nouvelle fois ici qu’elle a beaucoup de talent. Cette fois encore elle fait évoluer son travail graphique pour le rapprocher d’un dessin jeunesse. Pour mieux raconter cette histoire à hauteur de ses personnages, des enfants. Qui vivent dans Sa majesté des mouches une expérience hors normes, extra-ordinaire. Rescapés d’un avion en feu qui s’est crashé sur une île déserte, ils vont devoir s’organiser pour survivre. Désigner un chef, établir des règles, respecter la parole de l’autre, donner un rôle à chacun. C’est ce que Ralph, qui a été élu chef, s’emploie à faire. En utilisant un coquillage comme symbole de la prise de parole. En désignant Jack responsable des chasseurs et en lui demandant de veiller à ce que le feu soit toujours actif au cas où un bateau ou un avion passe à proximité de l’île. Mais bientôt des dissensions apparaissent et Jack accepte de moins en moins l’idée de suivre les règles établies…

Une histoire forte et marquante, à la mécanique narrative implacable. Particulièrement désenchantée quant à la nature humaine, dont les penchants les plus noirs -jalousie, violence, volonté de diriger…- présents dès le plus jeune âge, semblent, pour Golding, rédhibitoires. Difficile de lui donner tort quand on jette un œil à ce qui se passe actuellement dans le monde, que ce soit aux Etats-Unis ou au Moyen-Orient…Que De Jongh adapte fidèlement (la vision de Golding n’est pas dénaturée et elle fait entendre, régulièrement, la puissance de l’écriture du romancier tout en lui imprimant sa personnalité. Une magnifique occasion de redécouvrir ce classique de la littérature !

(Récit complet, 354 pages – Dargaud)

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