BD. Années 90 en Russie. Nina pouponne, Slava fait le mécano le jour et peint la nuit et Volodia est fidèle à lui-même : un volcan prêt à entrer en éruption s’il voit des gars tirer au flanc sur le site de la mine…C’est Nina qui est chargée, entre deux biberons, de trouver des acheteurs pour le minerai que les hommes extraient de la mine qu’ils ont réussi à racheter au nez et à la barbe de Morkhov. Mais ce dernier a la défaite amère et s’arrange pour racheter les sociétés intéressées par leur production pour les étrangler financièrement…Quant à Lavrine, il est réapparu…à la télé où il participe à des émissions d’humour people…
La chute du régime communiste en URSS au début des années 90 a entrainé une période de chaos, à tous les niveaux ou presque, dans un pays pas du tout préparé à entrer dans un système capitaliste débridé. Une aubaine pour les raconteurs d’histoires et leur imaginaire fertile. A ce contexte excitant Pierre-Henry Gomont a su ajouter une brochette de personnages forts et hauts en couleur : des mafieux comme Troubetskoï et Morkhov ou des filous en quête de rédemption comme Lavrine d‘un côté et des forces de la nature au caractère bien trempé (« Je m’en irai comme un homme. Debout, le front haut et le croupion intact… ») avec Volodia et, bien sûr, des amoureux idéalistes, le couple Slava-Nina et leur petite fille, de l’autre pour amener un peu d’espoir et de beauté (Slava est un artiste, ne l’oublions pas…) dans ce monde complètement perdu qui découvre la liberté après tant d’années de tyrannie et dans lequel la loi du plus fort semble être la meilleure…
Une histoire de combat pour la dignité et la liberté, d’Art, d’amour aussi et de vengeance car on est en Russie et que là-bas les « histoires ne finissent pas bien », comme l’écrit Lavrine à son ancien complice Slava. Portée par un dessin enthousiasmant : souple et plein de vie, il rappelle le travail de Blain, c’est dire…La conclusion d’une série en tous points réussis !
(Série en 3 tomes, 112 pages pour ce tome 3 – Dargaud)
