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L’HERITAGE FOSSILE (Valette)

BD. Ryoko, Chana et Onye ont accepté de suivre le milliardaire Reiz Iger dans son rêve fou : embarquer à bord de l’Heritage One avec des embryons cryogénisés pour un voyage intersidéral de 20 000 ans (les 4 passagers sont en biostase et ne se réveillent que 5 jours tous les 25 ans pour s’occuper de la maintenance du vaisseau) afin de rejoindre la planète Geminæ, habitable, pour y faire renaître l’humanité (sur Terre elle est rapidement destinée à s’éteindre…). Mais à leur quarantième réveil, après 1000 ans de voyage, les passagers découvrent qu’une sorte d’eczéma cosmique est apparu à plusieurs endroits sur leur peau…

Après quelques bandes dessinées d‘humour (George Clooney et Jean Doux et le mystère de la disquette molle), Philippe Valette a décidé de changer totalement de registre pour se lancer dans une aventure de science-fiction. De la SF pas vraiment spectaculaire. Assez minimaliste en fait puisqu’une grande partie de l’histoire se déroule sur le vaisseau, pour un huis clos assez oppressant et angoissant car l’équipage doit prendre des décisions cornéliennes quand il comprend que cette maladie qui les touche menace clairement leur mission. Et comme ils ne sont pas d’accord sur la marche à suivre, la tension fait rapidement son apparition…

Un récit qui nous parle de quête d’immortalité, de la place de l’Humanité dans l’univers ou de la fragilité de la vie de façon très convaincante. La narration (qui alterne judicieusement séquences sur le vaisseau et scènes avec deux personnages, Riez en mauvais état et une jeune fille, sur la planète Geminæ), d’une grande maîtrise, fait monter la tension crescendo jusqu’à la conclusion, brutale. Et que dire du travail graphique à part qu’il est bluffant ? L’auteur a travaillé quatre ans à sa création sur des logiciels de modélisation et de posing 3D pour aboutir à ce résultat et l’alliance de ce trait sobre et fin qui donne vie aux personnages et de décors ultra-réalistes (Valette a travaillé à partir de photos pour les réaliser) est certes visuellement magnifique mais surtout très immersive. Une odyssée spatio-existentialiste de haute volée !

(Récit complet, 288 pages – Delcourt)

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