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VANIKORO Prugne

BD. Juin 1788. La Boussole et l’Astrolabe ont appareillé 3 mois auparavant de la côté est australienne et font route vers les Iles Salomon. L’une des dernières escales de leur tour du monde débuté le 1er août 1785 à Brest. Les cales remplies de plantes, insectes, étoffes, épices et autres trésors, les 2 frégates et leurs matelots vont enfin pouvoir rentrer en France et le Comte de Lapérouse pourra bientôt raconter les aventures de ses explorations au Roi. Mais alors que les 2 bateaux naviguent dans le Pacifique, ils sont pris dans une tempête gigantesque : la Boussole coule très vite tandis que l’Astrolabe s’échoue sur les récifs coralliens de l’île Vanikoro. Les survivants sont accueillis par les autochtones, des coupeurs de têtes…Préférant du coup éviter de s’enfoncer dans cette jungle inhospitalière, le capitaine donne l’ordre à ses hommes de construire un camp à proximité de la plage…
Que sont devenus les rescapés de la Boussole et de l’Astrolabe ? C’est la question que Patrick Prugne s’est posée dans Vanikoro. Fruit d’un important travail de documentation (basé, notamment, sur les découvertes des épaves et du camp construit par l’équipage), ce récit nous emmène, de nouveau, dans un de ces voyages à travers l’espace et le temps que l’auteur affectionne. Et après plusieurs livres (dont l’excellent Iroquois) consacrés à l’Amérique et aux premiers rapports entre autochtones et européens, Prugne nous emmène cette fois dans le Pacifique. Qu’il reconstitue, comme à son habitude, magistralement, de son trait précis et expressif et de ses aquarelles évocatrices. Et quand la tempête arrive, on la traverse (presque) sur le pont avec les membres des 2 frégates tant son travail graphique est réaliste. La suite est du même tonneau (de rhum…) : on découvre, fébriles et impatients, quasiment avec des yeux d’enfants (il y a aussi une histoire de trésor…), cette île en même temps que les rescapés. Ses habitants, aux mœurs étranges et effrayantes (les quelques marins envoyés en éclaireurs tombent sur des crânes regroupés en tas…). Sa flore aussi magnifique qu’exubérante et sa faune dangereuse : serpents, crocodiles…Et on suit, captivés, ce combat pour survivre de ces naufragés livrés pendant plusieurs mois à eux-mêmes sur cette île au beau milieu du Pacifique! Comme à l’accoutumée avec les éditions Daniel Maghen, on peut prolonger le voyage avec le très beau cahier graphique (qui regroupe crayonnés, dessins préparatoires ou reproductions des objets retrouvés lors de la découverte des épaves et du camp) proposé en bonus, après le récit.

(Récit complet, 104 pages – Daniel Maghen éditions)

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