BD. 1934, Asturies. La révolution sociale initiée par les syndicats de mineurs a du plomb dans l’aile. Les troupes du général Ochoa, profitant des dissensions entre anarchistes et socialistes et mieux équipées, gagnent inexorablement du terrain et reprennent, petit à petit, villes et villages. Bientôt, Belarmino Tomas, leader du Troisième Comité Révolutionnaire, rencontre discrètement Ochoa pour lui proposer la reddition des révolutionnaires à deux conditions : qu’il laisse tranquille les leaders des Comités et que les Regulares d’Afrique, les arabes de l’armée, connus pour leur sauvagerie, ne rentrent pas dans les bassins miniers…Celui-ci accepte mais dès la fin de la Révolution déclarée par Tomas, tortures et brimades sur les prisonniers commencent. Les viols aussi. On veut faire payer leurs actes aux “rouges” et retrouver les meneurs…De leur côté, Tristan et Apolonio se cachent dans la forêt : Montecorvo est aux mains de l’armée et il leur est pour l’instant impossible d’aller retrouver Isolina et Amalia…
Après la lutte et les combats violents, ce tome III se concentre sur la reddition des révolutionnaires : les promesses non tenues par Ochoa, la chasse aux sorcières qui commence (on veut purger les différents secteurs des révolutionnaires mais aussi de leurs sympathisants), la torture et les viols perpétrés pour obtenir des noms et les lieux où se cachent ceux qui ont pris le maquis et les premières exécutions. La série continue, bien sûr, de mêler, comme elle le fait depuis le début, grande et petite Histoire et on suit toujours les trajectoires de Tristan, d’un côté et d’Apolonio et Isolina, de l’autre, qui vont de nouveau se croiser après avoir été séparées pendant les combats de la révolution. Obligés de se cacher dans les montagnes, Tristan (le fils du marquis, propriétaire des mines du coin, rappelons-le) et Apolonio vont, notamment, trouver sur leur chemin Ivanov, un mercenaire russe engagé dans l’armée particulièrement sanguinaire et brutal…
Une suite toujours aussi captivante et incarnée (les personnages inventés par Zapico lui permettent de montrer la complexité mais aussi les paradoxes de la Révolution), dessinée d’un trait spontané et vivant. Vivement la suite (le dernier tome paraîtra en juin) !
(Série en 4 tomes de 224 pages – Futuropolis)