BD. 1868, nord de la France.Claire Dulac est obsédée par l’éther, cette énergie qui se trouve dans l’espace et qui pourrait révolutionner le monde. A force de recherches, elle pense avoir enfin trouvé le moyen de la capter. Elle a donc décidé de grimper à 11 000 mètres d’altitude avec sa montgolfière pour le prouver. Malheureusement, elle ne redescendra jamais sur Terre…Un an plus tard, Séraphin, son fils, n’a toujours pas accepté sa mort. Il pense qu’elle est quelque part dans l’espace et entend poursuivre ses recherches. C’est alors que son père reçoit une lettre de Bavière le prévenant que le carnet de bord de sa défunte épouse a été retrouvé. Arrivé en gare avec son fils pour prendre un train pour Munich, des hommes tentent de leur faire prendre la direction de la Prusse et de sa capitale Berlin…
Comme nous vous aviez manqué le décollage initial de Le Château des étoiles ? Alors voici une seconde chance de découvrir la création d’Alex Alice puisque Rue de Sèvres vient de sortir l’intégrale du premier cycle composé des deux tomes de 1869 : la Conquête de l’espace. Un univers à mi-chemin entre Jules Verne, pour son côté aventure extraordinaire (les personnages partent tout de même explorer l’espace grâce à un ballon et ce au XIXe siècle…) et machines futuristes (pour l’époque) et Miyazaki, pour la poésie qui se dégage de cette histoire mais aussi pour son travail graphique tout en délicatesse (des couleurs souvent pastel, à l’aquarelle, et un encrage discret) dans lequel on décèle d’ailleurs une petite influence manga dans le visage d’Hans. Une série fantastique qui s’entoure cependant de réalisme, pour mieux nous prendre dans ses filets, en plantant son intrigue dans le contexte diplomatique de l’époque : un royaume de Prusse, mené par son ministre-président Bismarck qui entend ressusciter le Saint-empire romain germanique et veut donc mettre la main, pour ce faire, sur duchés, principautés et pays environnants, dont la Bavière et son roi rêveur, Louis II et qui lorgne aussi du côté des territoires français…
Un mariage de politique, d’aventure spectaculaire, d’action, d’humour, de mystère et d’émotion (la mort est au cœur du récit, avec la disparition de la maman de Séraphin) très agréable à lire (et à regarder) qui peut s’adresser aux petits comme aux grands.
(Intégrale cycle 1, 156 pages – Rue de Sèvres)