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MUTAFUKAZ Intégrale définitive (Run)

BD. Vraiment une journée de merde. Comme d’hab, Angelino arrive en retard au taf et se fait pourrir par son boss. Juste le temps de monter sur le scooter pour aller livrer des pizzas à Dark Meat City qu’il voit l’Amore de sa vie sur un trottoir. Pas longtemps parce qu’il se prend, juste à ce moment-là, une camionnette, française !, dans la tronche. Scooter désossé. Et gros mal de tête. Hallucinations même. Il voit, parfois, un Batman à la place de l’ombre de certaines personnes. Petit passage chez le doc pour vérifier que tout va bien. Et là, ça s’emballe. Des men in black commencent à les suivre, lui et son pote Vinz, et la télé annonce que ce sont eux les 2 terroristes qui viennent de faire péter la maison blanche pour le compte de la Syrie et de la Corée du Nord. Plus qu’une solution: la fuite…
La sortie de l’adaptation de son Mutafukaz en film le 23 mai valait bien ça: la réédition de toute la série de Run en une intégrale augmentée et définitive. Un pavé de quasiment 600 pages retravaillées pour l’occasion. L’opportunité aussi de se retourner pour regarder autrement la série qui a révélé son auteur, l’a installé aux commandes du label 619 et a également véritablement lancé, en même temps, les éditions Ankama. Un véritable ovni qui a ensuite inspiré et influencé nombre d’auteurs: de Ducoudray à Bablet en passant par Singelin. Triade chinoise, catcheurs de la Lucha ultima, gangstas black, extra-terrestres (les Machos…), mafia russe, président américain parti en croisade contre les forces du mal et même armée: tout ce beau monde se télescope ici au gré des humeurs de Run et, surtout, se met sur la gueule. Car ça découpe, ça cogne, ça arrose, ça explose dans tous les sens. Mutafukaz, c’est un truc complètement hybride et délirant (vous apprendrez, notamment, ici, l’origine du réchauffement climatique, les dessous de l’assassinat de Kennedy, le pourquoi de la déforestation ou comment les Smartphones ont pu être mis au point…), un crossover halluciné qui mêle les genres: science-fiction,comics, manga, série B, catch, film noir, récit initiatique, références à la bible, histoires de gangstas, sans se poser de questions. Enfin, si une: divertir !
Côté dessin, c’est un pur régal. Le trait de Run est d’une précision chirurgicale, soignant le moindre détail (sans parler des trognes irrésistibles de certains caïds blacks, j’ai un petit faible pour les pansements des luchadores ou l’appareil dentaire de Willy…). Et les scènes de combat et de guerre (et il y en a un paquet puisque Mutafukaz tombe rapidement dans le chaos et même la guerre civile (gangs opposés, crips et bloods, s’allient et font même équipe avec la police pour s’opposer à la section Z-7 totalement hors de contrôle) sont époustouflantes, notre homme démontrant tout son sens, talentueux, du découpage. Après, malgré tout, soyons clairs, il faut être sur la même longueur d’onde que Run pour accepter de le suivre dans son délire. Mais si c’est le cas, vous prendrez un pied énorme.

(Intégrale – Ankama)

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