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VISA TRANSIT Volume 3 (de Crécy)

BD. Le voyage surréaliste -rallier la Turquie depuis Paris en voiture, une vieille Citroën Visa complètement rouillée qui vibre et couine quand elle roule- de l’auteur et son cousin Guy est presque fini. Après un petit arrêt dans la capitale, Ankara, pour faire une surprise à la petite amie de Guy, dont les parents étaient expatriés en Turquie, les 2 cousins décident de terminer leur périple en beauté : par Antalya ! Pas question, en effet, de rentrer en France sans voir la mer. L’occasion de passer encore quelques nuits compliquées (la Visa n’est pas très confortable…), dont l’évocation rappelle d’autres souvenirs, éprouvants, à l’auteur puisqu’après le voyage, des douleurs chroniques au dos l’obligèrent à défiler devant nombre de médecins, chirurgiens et autres spécialistes pour qu’enfin on trouve l’origine de sa pathologie : spondylarthrite ankylosante, en gros la colonne vertébrale qui se soude, que de Crécy devra gérer, notamment en faisant de la randonnée, beaucoup, tout le reste de sa vie…

On l’a déjà dit : Visa Transit est un carnet de voyage totalement singulier. Et ce volume 3 plus encore que les précédents. Car les digressions sont ici plus nombreuses et importantes que le récit du voyage lui-même. Comme si, alors que le périple touchait à sa fin, l’autre ne pouvait se résoudre à clore le récit. Il faut dire que c’est la première fois que Nicolas de Crécy se frotte à l’autobiographie et il s’est probablement rendu compte qu’il y avait encore des thèmes qu’il avait envie d’aborder. Comme son superpouvoir, le dessin, qui lui permit de se faire accepter au lycée ou de survivre aux brimades du frère Anicet en colonie de vacances. Sa spondylarthrite, très handicapante, qu’il parvint par la suite à apaiser en randonnant, dans les Alpes ou en Corse, ce qui débouche sur une sorte de carnet de voyage dans le carnet de voyage. Ou la mémoire, forcément peu fiable, surtout lorsqu’on se lance dans le récit d’un voyage ayant eu lieu plus de 30 ans auparavant et que l’on ne dispose que de quelques photos pour s’aider…, à propos de laquelle l’auteur réfléchit ici, repris cependant rapidement de volée par le fantôme d’Henry Michaud qui veille au grain en garant de la réalité…Le tout agrémenté d’anecdotes de voyage assez drôles (on vous laisse par exemple découvrir par vous-mêmes comment la Visa a fini le voyage…) et surtout porté par l’inventivité graphique de de Crécy, et les incursions poético-surréalistes de son trait spontané et très personnel. Très recommandé, notamment parce que de Crécy se livre ici comme dans aucun autre de ses récits.

(Triptyque, 152 pages pour ce volume 3 – Gallimard BD)

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