EP. Agile, ou quand trois anciens membres de la scène indie-noise parisienne des années 90, avec de nouvelles influences dans les poches, reprennent le chemin du studio d’enregistrement (Tostaky à Angers). Ce qui frappe déjà c’est ce son, précis, puissant, et cette impression d’être dans la pièce en même temps (superbe son de batterie !), comme à la grande époque, chez certains groupes post-rock ou emocore (merci Camille Belin pour le travail). Et même si je sais qu’Agile se présente aujourd’hui comme un groupe post-punk, c’est pourtant bien du côté de cette mouvance que certaines montées (et certaines mélodies vocales) nous ramènent. Ces superbes arpèges soutenus par cette basse énorme, et ces rythmiques recherchées… on sent clairement l’héritage indie des années 90 et du passé de ces trois là (que vous avez croisés chez Ultracoït, Beckford, Schoolbus Driver ou Do You Compute). Mais aujourd’hui, Agile se veut plus posé, évitant avec justesse les dérapages incontrôlés qui faisaient pourtant, avouons-le sans honte, le charme de certains à l’époque. Les parisiens montrent dorénavant une certaine dextérité sans l’étaler. Le trio travaille ses mélodies, jusqu’à ce qu’elles touchent justes, sans esbroufe. Et la guitare n’a plus besoin de jouer les gros bras pour faire de l’effet. Nous n’oserions pas parler de maturité, mais l’idée est proche.
3 titres, c’est court pour comprendre toutes les possibilités de ce nouveau groupe, mais c’est assez pour faire les présentations. Sur le dernier titre de ce EP, « Shallman » on entend cette petite mélodie qu’aurait pu pondre Ceremony. Cette touche post-punk qui s’incruste discrètement… dans une approche et un son qui nous rappelle tout autant certains disques de Dischord dans les années 2000. En tout cas, en toute discrétion, ces trois là sortent du bois, et nous en sommes ravis, surtout que leur capacité à pondre du tube semble en mode « marche forcée ».
(3 titres – Autoproduction)