Autres Compte-rendus

//// Old Time Relijun + The Gossip (Paris)
//// the Evens + sincabeza + stanley kubi (
Paris)
//// Fury Fest Part 2
//// Fury Fest Part 1
//// Isis + Jesu + Dalek
//// Karate + Edible Woman + Poney Club + Epileptic
//// Slint (Reims)
//// Hoover + Haymarket Riot + Bullet Union + This Ain't vegas à Londres
//// Lungfish + Constantines
//// Blond Redhead + Secret Machines
//// Melt Banana + Fantomas
//// Engine Down + Decahedron
//// Dernier concert des Seven Hate
//// Q and not U et Black Eyes au Texas
//// The Ex au Texas
//// Incident lors du concert des Victims Family
//// Les Savy Fav

Le concert de Zëro a beau avoir lieu en période de grève, alors que le thermomètre commence à atteindre des niveaux hivernaux, nous ne voulons pas manquer leur premier concert parisien depuis la sortie de leur album. La salle est située dans les entrailles de Boulogne-Billancourt, au milieu d'une résidence seventies qui donne l'impression d'être dans une station de ski mal-foutue ! Pas franchement ce qu'il y a de plus charmant… Avec nos deux heures de retard, nous avons loupé le duo Rrose Tacet et le collectif pop Lanscape qui finit son dernier morceau quand nous arrivons. Le temps de se réchauffer avec une bière, de causer un peu avec les quelques amis présents, et les quatre anciens Bästard montent sur scène. Quel plaisir de revoir leurs tronches… c'est impressionnant comme Éric Aldéa n'a pas changé… Dix bonnes années ont passées quand même et l'homme me renvoie de suite aux dernières prestations de Bästard. Rien à faire, ce groupe m'a marqué. Alors, que donne cette nouvelle formation sur scène ? Que donne la "joke box" (nom de leur premier album) en live ? La salle est à demi-pleine quand la ligne de basse irrésistible de Big Screen / Flat People entre en action. On y est. Zëro nous renvoie direct à ces si bonnes années 90. Malheureusement, le micro est coupé, et les quelques lignes de chant d'Aldéa ne pourront être entendues… Ça énerve le monsieur… Tant mieux, les lyonnais ne sont jamais aussi bons que quand ils mettent un peu de tension, évitant ainsi la béatitude post-rock. De l'autre côté de la scène, le guitariste (qui deviendra bassiste) offre le minimum, sans passion. Idem derrière le clavier, dans l'ombre. Seul Franck Laurino, le batteur y met du sien, avec ses rythmiques typiques.
Jamais les Bästard n'ont été très communicatifs, mais on sent que ce soir, en dehors de Aldéa (et sa pause quasi-hardcore) et Laurino, l'autisme est à son maximum. Dommage pour le spectacle. Espérons que la musique suffira.

On est presque convaincu d'avance, vu l'album, et pourtant, les morceaux ne tournent pas si bien que cela. Le groupe n'est pas très en place, les oreilles averties entendent les fausses notes… Les membres ont beau changer d'instruments régulièrement, passant de la guitare à la basse, du clavier à la guitare, etc. rien n'y fait, les morceaux perdent un peu par rapport au disque. J'ai l'impression que chaque titre est joué plus lentement qu'en studio, et d'une façon plus molle. Le son est décevant lui-aussi. Heureusement, les quelques titres noise (entre autres "Drag Queen Blues" et une bombe noise/punk qui n'est pas sur l'album) redonnent de la force au set. Et pourtant, dans la salle, l'ambiance est aussi froide que les températures du dehors, et ce malgré les essais décrispants de Thierry Tempête dans ton Bourg et ses fameux "Zëronimo!", "Zërominet!" et autres "Zëro, c'est pas nul!". Est-ce l'effet public arty que pouvait déjà drainer Bästard ? Ou la salle ? je ne sais pas. Sur scène, les titres s'enchaînent avec plus ou moins de réussites. Je suis heureux d'entendre à nouveau le son et le touché de ces lyonnais, d'écouter cette vision particulière de la musique, mais je ne peux nier une certaine déception. Nous assistons à un concert de rodage. Musicalement, les morceaux manquent de précisions… "Go Stéréo" est saboté tant la guitare n'arrive pas à jouer sa mélodie si caractéristique… même la reprise de Devo est un peu molle. C'est dommage. Nous attendions tant de ce retour. Les lyonnais semblent avoir pris ce concert avec trop de désinvolture. Malheureusement, l'album n'est pas encore assez rodé sur scène pour se permettre cela. Un concert que nous ne qualifieront pas de mauvais comme certains, mais qui restera un concert en demi-teinte. Espérons que la prochaine fois, dans une salle plus adaptée, le groupe sera à la hauteur de son album.

Texte et photo [mg]