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Ce soir, le festival Villette Sonique offre une soirée carte blanche au trio américain Shellac… Malheureusement,
le groupe a proposé des concerts laborieux lors de ses derniers
passages à Paris (particulièrement au Bataclan), du
coup, sa venue n'engendre pas chez moi une excitation extrême.
Désolé. Néanmoins, Steve Albini, Bob Weston et
Todd Trainer continuent d'avoir bon goût, et une carte blanche
ne pouvait que se conclure par une affiche prestigieuse. Jugez-vous
même : en plus du trio, s'enchaîneront sur scène
les cultissimes Mission of Burma et les merveilleux Melt Banana. Du
coup, j'avais beau dire que Shellac ne m'y reprendrait plus, je suis
à nouveau là, excité comme un ado à son
premier concert.
Le groupe s'est installé sur scène en formation serrée. Pas question de s'éparpiller sur cette scène immense. On sent que le groupe, comme à son habitude va nous offrir un set court, compact, et intense. Et l'impression se confirme. Dès les premières notes, la grande halle de la villette se transforme en champ de bataille. Rien de terrifiant, l'ambiance est plutôt bon enfant, mais sur scène, les décibels déboulent à vitesse mach 2. Le basse-batterie impose un régime d'enfer, toutes les aiguilles dans le rouge, pendant que le guitariste, toujours masqué, chahute sa guitare, en sortant tour à tour ses riffs hardcore et ses sonorités de jeux vidéos. Le chant féminin, haut perché, continue d'accélérer nos rythmes cardiaques. Et ce n'est pas l'écran géant derrière le groupe qui nous déconcentrera… Le groupe captive. Je ne suis pas un grand adepte des japonais sur disque, mais sur scène, c'est une autre histoire. C'est tellement incroyable de voir tant d'énergie quand on regarde les protagonistes ! La bassiste est si menue, on la sent timide… la chanteuse n'est guère plus impressionnante… et le guitariste ressemble toujours à un étudiant échappé d'un manga… Seul le batteur montre une silhouette plus puissante… et pourtant ! Quelle fougue ! Quelle violence ! Quelle joie ! Je reste scotché devant la scène, me prenant la déferlante d'énergie avec plaisir. Melt Banana reste Melt Banana, soit l'une des merveilles scéniques de ce monde ! Il fallait que ce soit dit. Le temps de s'oxygéner un peu, et ce sont les vieux briscards de Mission of Burma qui prennent le relais. Leur dernier album fut l'un des disques de l'année pour moi, c'est donc avec un enthousiasme non feint que je m'approche de la scène. Malheureusement, le groupe semble rencontrer des problèmes techniques sur le premier titre… Le son n'est pas au mieux (mais que fait Bob Weston, quatrième membre du groupe, caché derrière la table de mixage)… Du coup, le set a du mal à se mettre en route. Ça contraste d'autant plus avec le concert explosif des japonais ! Peu importe, ce n'est pas tous les jours qu'on voit ces vieux briscards dont j'use les disques si régulièrement… Alors j'accepte le son moins prenant, l'énergie plus soluble, et tout ça… et peu à peu, le trio prend ses marques… et les premiers tubes tombent ("academy fight song", "Spider's Web" même si un peu décevante, "Donna Summeria", et surtout l'énorme "That's when i reach for my revolver", un moment particulièrement fort du set). Les chants vous glacent le sang. Le public réagit illico, les sourires s'imposent sur les visages. |
Ce n'est pas le
concert de l'année, mais plus je regarde le trio et plus je
me dis que ces gars sont touchants. Leur musique est sincère,
leur prestation passionnée. Ils ont beau en avoir vu passer,
ils ont l'air de prendre un réel plaisir. C'est beau à
voir (sauf le pantalon de Roger Miller qui fait mal aux yeux). Le
concert me permet aussi de voir que les titres composés et
chantés par Clint Conley (le bassiste) sont souvent les plus
percutants, les plus tubesques… Je retiendrais aussi de ce concert
le magnifique Trem Two (présent sur Vs et composé pour
le coup par Roger Miller), tout en douceur et en mélancolie,
placé au milieu d'un set somme toute assez punk… Au final,
même si les Mission of Burma n'ont pas bénéficié
d'un son excellent, et si le passage après la tornade Banana
n'était pas aisé, le groupe s'en tire tout de même
avec les honneurs, et je suis content de les avoir entendus en live. Puis c'est au
tour des stars de la soirée de pointer leur nez. Eux aussi
jouent assez resserrés sur cette grande scène. Je ne
m'attends pas à grand-chose, comme je vous le disais, mais
je ne vais pas les bouder pour autant. Shellac from North America.
Le son est plutôt bon, très bon même. C'est une
bonne chose. Albini à beau ne pas avoir sa "home-made
box" (le fender est ici apparent) sa guitare ne s'en porte pas
plus mal, au contraire. Ça me rassure par rapport à
leur concert au Bataclan ou le son de guitare m'avait vraiment gêné.
Ce soir, le son est avec eux. Du coup, quand le groupe balance ses
vieux tubes, comme l'excellent "A Minute", je ne peux que
succomber. Malheureusement, Shellac ne se contentera pas uniquement
des vieux titres (dommage), et les nouveaux morceaux n'arrivent toujours
pas à me convaincre… Je n'y peux rien, les titres récents
me touchent moins. Je trouve qu'ils se perdent, sans atteindre leur
but. On est loin des premiers 45t, tout simplement magnifiques. Le
public, lui, semble comblé, aux anges. Shellac est devenu un
groupe ultra convoité dirait-on… mais il faut avouer
que, ce soir, le trio s'en tire vraiment C'est du bon Shellac. On
évite de justesse les sempiternelles questions/réponses
de Bob Weston, et le show sur scène change un peu, pour une
fois. On a le droit par exemple à quelques échanges
en français, dont le début de "I'm a Plane".
On ne peut s'empêcher de se poiler devant la vautre d'Albini
faisant le fier devant la scène, et se relevant comme si de
rien n'était… Même le jeu de scène avec
les cymbales (un classique surexploité des concerts de Shellac)
passe bien. Et on notera un joli final pendant lequel Steve Albini
et Bob Weston retirent un à un les éléments de
batterie de Trainer pendant que ce dernier s'efforce de tenir le rythme…
Bref, il y a un peu d'effort, et je le remarque. Pour ce qui est des
nouveaux morceaux, rien à faire, on est loin du grand Shellac,
mais ça, c'est une autre histoire. Une histoire de goût
sans doute. En attendant, cela faisait longtemps que je n'avais pas
vu Shellac en si bonne forme… Et aussi bien accompagné…
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